On voit souvent passer des fiches techniques de pompes à chaleur (PAC) avec un COP qui fait rêver et, plus bas, un SCOP plus réaliste.
Pas étonnant que l’on s’y perde !
Ce guide vous explique, simplement et concrètement, la nuance entre COP et SCOP, et surtout comment s’en servir pour choisir la bonne PAC pour votre logement. 🔍
COP : la performance instantanée…
en conditions de labo
Le COP (Coefficient of Performance) est un rapport instantané : énergie thermique restituée / énergie électrique consommée.
Un COP de 4 signifie que pour 1 kWh d’électricité, la PAC fournit 4 kWh de chaleur. Pour bien situer le contexte, il faut comprendre à quelles conditions ce chiffre est obtenu.
Gardez en tête que le COP est mesuré à un point précis, souvent noté A7/W35 pour les PAC air/eau (air à +7 °C, eau à 35 °C).
Voici ce que cela implique concrètement :
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Les mesures se font dans des conditions stables et favorables : pas de vent ni d’humidité gênante, pas de dégivrage en cours.
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Le point de test correspond à un usage “basse température” (plancher chauffant, émetteurs bien dimensionnés).
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Le résultat est une “photo” de la performance à l’instant T, pas la moyenne de votre hiver réel.
En résumé, le COP vous dit ce que sait faire la machine quand tout va bien.
Il est utile pour comparer des technologies (compresseur, fluide, échangeur), mais ne reflète pas votre facture sur la saison. 🙂
SCOP : la performance saisonnière,
donc la réalité du terrain
Le SCOP (Seasonal Coefficient of Performance) exprime la performance moyenne sur toute la saison de chauffage. C’est l’indicateur phare pour estimer votre consommation.
Pour comprendre pourquoi il est plus représentatif, regardons ce qu’il intègre réellement.
Pensez au SCOP comme à un “film” de votre hiver, où la PAC vit des journées variées.
Il prend en compte :
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Les températures extérieures qui changent (douces, froides, très froides) tout au long de la saison.
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Les dégivrages des unités extérieures lorsqu’il fait froid et humide.
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Les charges partielles (votre maison ne demande pas toujours 100 % de puissance).
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Des profils climatiques (moyen, chaud, froid) pour coller à votre région.
Au final, le SCOP est bien plus réaliste pour évaluer vos kWh consommés et donc votre facture. C’est d’ailleurs l’indicateur utilisé sur l’étiquette énergie.
Gardez juste en tête de choisir le SCOP correspondant à votre climat pour une estimation fiable.
Pourquoi ces deux chiffres ne racontent pas la même histoire
Le COP montre le meilleur visage de la PAC, dans un cadre maîtrisé.
Le SCOP, lui, lisse la vraie vie : froid humide, cycles de dégivrage, variations de charge, micro-pertes des auxiliaires (circulateur, électronique).
Règle d’or : pour comparer deux PAC, fiez-vous d’abord au SCOP pertinent pour votre climat et votre température d’émetteurs (35 °C, 45–50 °C, 55–60 °C).
Le COP reste intéressant pour comprendre la promesse technologique, mais ne doit jamais guider seul l’achat.
Exemples chiffrés (et concrets)
Imaginons un besoin de chaleur annuel de 6 000 kWh dans une maison bien isolée, climat tempéré. Ces chiffres illustrent l’impact du SCOP sur la facture.
Avant de comparer, rappelez-vous que la consommation électrique ≈ besoin de chaleur / SCOP. Avec cette règle simple :
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SCOP 3,5 → conso ≈ 6 000 / 3,5 = 1 714 kWh → à 0,23 €/kWh, environ 394 €/an.
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SCOP 4,2 → conso ≈ 6 000 / 4,2 = 1 429 kWh → environ 329 €/an.
Ce simple écart de +0,7 de SCOP économise ~65 €/an dans cet exemple.
Sur 10 ans, c’est plusieurs centaines d’euros et, surtout, moins d’énergie consommée pour le même confort. ✅
Comment lire une fiche technique sans se tromper
Vérifier la température d’émission
Le SCOP dépend fortement de la température d’eau demandée par vos émetteurs.
Commencez par identifier votre système pour éviter les mauvaises surprises.
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Plancher chauffant (≈35 °C) : SCOP généralement plus élevé, excellente compatibilité PAC.
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Radiateurs basse température (≈45–50 °C) : SCOP intermédiaire, souvent très correct si les surfaces sont suffisantes.
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Radiateurs haute température (≥55–60 °C) : SCOP plus bas, attention au dimensionnement et aux appoints.
Si vous avez des radiateurs existants, faites vérifier la possibilité de baisser la température de départ (équilibrage, changement de quelques émetteurs, amélioration d’isolation).
Chaque degré gagné profite énormément au SCOP.
Choisir le climat pertinent
Les fiches indiquent parfois SCOP “moyen/chaud/froid” : sélectionnez celui qui ressemble à votre région pour ne pas surévaluer la performance.
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Climat moyen : grandes zones tempérées de l’ouest et du nord.
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Climat chaud : littoral méditerranéen et zones très douces.
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Climat froid : zones continentales et montagneuses.
En pratique, si vous hésitez entre deux profils, prenez le plus exigeant des deux : vous aurez une estimation prudente de la consommation, donc moins de déception à l’arrivée.
Regarder la puissance utile à basse température
Deux PAC avec le même SCOP peuvent se comporter très différemment lors des vagues de froid. Assurez-vous que la puissance utile reste suffisante à 0 °C et à −7 °C, afin d’éviter l’appoint électrique trop fréquent.
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Consultez le tableau de puissance aux basses températures.
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Vérifiez la plage de modulation : une bonne modulation limite les cycles marche/arrêt.
Au final, une PAC qui tient sa puissance au froid protégera votre confort… et votre facture ⚡.
Consulter le niveau sonore et la gestion du givre
Le confort, ce n’est pas que l’euro/kWh : bruit et dégivrage comptent aussi.
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Niveau sonore : comparez dB(A) en mode nominal et réduit.
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Implantation : prévoyez un emplacement abrité des vents dominants, dégagé pour l’air.
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Évacuation du givre : anticipez l’écoulement pour éviter la re-glace autour de l’unité.
Ces précautions améliorent l’agrément et préservent le SCOP en limitant les pertes induites par un dégivrage mal géré.
COP, SCOP… et SPF : le trio gagnant pour décider
Pour faire simple, gardez ce mini-lexique en tête avant de signer.
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COP : performance instantanée en conditions contrôlées ; utile pour comparer la technologie.
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SCOP : performance saisonnière en conditions normalisées ; référence pour estimer la facture.
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SPF (Seasonal Performance Factor) : performance mesurée chez vous sur la saison, via compteurs d’énergie.
En pratique, visez un bon SCOP adapté à votre configuration, puis contrôlez le SPF la première année si possible. Vous aurez une preuve terrain de la performance réelle. 🔎
Bien choisir sa PAC grâce au SCOP (checklist pratique)
Avant d’acheter, structurez votre réflexion pour maximiser la performance et le confort.
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Partir du besoin : faites estimer les déperditions (surface, isolation, menuiseries). Une bonne base évite le surdimensionnement.
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Soigner les émetteurs : plancher chauffant ou radiateurs surdimensionnés permettent des températures plus basses, donc un SCOP plus haut.
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Réguler finement : activez une loi d’eau, évitez les écarts de consigne trop brutaux, placez correctement la sonde d’ambiance.
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Prévoir l’entretien : filtres propres, désembouage, contrôle de pression ; une PAC entretenue garde ses performances.
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Intégrer l’ECS : l’eau chaude sanitaire nécessite des températures plus élevées ; comparez modes éco et plages horaires.
Cette checklist tient en une idée : optimiser ce qui entoure la PAC a autant d’impact que la PAC elle-même sur votre SCOP… et votre sérénité. 😊
PAC air/air, air/eau, géothermie : l’impact sur COP/SCOP
Le type de PAC influence la stabilité de la performance.
Pour vous repérer :
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Air/air : très performante en mi-saison, plus sensible au froid humide (dégivrage). Excellente réactivité.
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Air/eau : polyvalente (plancher + radiateurs basse T°). Le SCOP varie surtout avec la température d’eau.
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Géothermie (sol/eau) : source très stable → SCOP élevés même par grand froid, mais travaux et budget plus conséquents.
Si votre priorité est la stabilité et que le terrain s’y prête, la géothermie est une valeur sûre. Sinon, une air/eau bien dimensionnée et bien réglée fera des merveilles.
Les erreurs courantes qui plombent le SCOP (et comment les éviter)
On apprend souvent plus des pièges à éviter que des fiches techniques. Gardez cette courte liste en tête :
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Se fier au seul COP : préférez SCOP et puissance au froid pour des comparaisons honnêtes.
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Oublier les émetteurs : demander 55–60 °C en permanence fait chuter la performance saisonnière.
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Surdimensionner : cycles courts, usure prématurée, SCOP en baisse.
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Négliger la régulation : sans loi d’eau ni capteurs bien placés, la PAC tourne mal.
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Ignorer l’évacuation du givre : la re-glace étouffe l’échange thermique et fait grimper la conso.
Éviter ces cinq erreurs suffit souvent à gagner plusieurs dixièmes de SCOP… sans changer de machine.
Foire aux idées reçues (rapide)
Parce que quelques mythes ont la vie dure, voici des réponses directes :
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« Ma région est froide, la PAC ne marchera pas » → Les modèles actuels fonctionnent souvent jusqu’à −15 °C/−20 °C ; vérifiez la puissance utile à ces températures et l’appoint prévu.
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« Couper la nuit fait économiser » → Les grandes coupures provoquent des redémarrages énergivores et dégradent le SCOP ; mieux vaut des variations douces.
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« Le SCOP est du marketing » → Imperfectible, certes, mais c’est nettement plus fiable que le COP pour prévoir une facture comparable entre appareils.
La bonne approche consiste à croiser SCOP et contexte d’usage : climat, émetteurs, régulation, implantation.
Feuille de route pour un projet PAC réussi
Pour passer de l’idée à une installation efficace, suivez ces étapes dans l’ordre logique.
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Diagnostic thermique : évaluez déperditions et température d’eau cible (idéalement 35–45 °C).
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Comparaison intelligente : regardez le SCOP correspondant à votre climat et la puissance à −7 °C.
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Implantation soignée : choisissez un emplacement ventilé, prévoyez l’évacuation du givre, tenez compte du bruit.
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Mise en service & réglage : paramétrez la loi d’eau, vérifiez la modulation et l’équilibrage hydraulique.
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Suivi dans le temps : un entretien régulier et, si possible, un SPF mesuré la première saison pour valider la performance.
Avec cette feuille de route, vous maximisez vos chances d’obtenir une PAC silencieuse, économe et confortable dès le premier hiver. 🔧🔥
En deux phrases (promis)
COP = photo flatteuse en labo ;
SCOP = film complet de l’hiver.
Pour choisir correctement une PAC, pensez SCOP (votre climat, votre T° d’eau), puissance au froid, régulation et qualité d’installation… votre confort comme votre facture vous diront merci. 😊
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