Le DPE n’est plus une simple formalité : il influence la valeur d’un logement, la possibilité de louer, et vos décisions de chauffage.
En 2024–2026, plusieurs ajustements viennent corriger des biais, préciser les obligations et… modifier la donne entre électricité, pompes à chaleur, gaz ou bois.
Voici ce qui change vraiment et comment vous en servir pour faire les bons choix — sans perdre de vue le confort et le budget.
Les évolutions réglementaires à connaître
(2024–2026)
Avant de parler équipements, posons les jalons qui impactent directement vos décisions.
-
Petites surfaces (< 40 m²) : correction du DPE. L’État a ajusté la méthode afin de réduire la sur-pénalisation des studios/T1. En pratique, environ 140 000 logements de moins de 40 m² sortent des classes F/G grâce à ce correctif.
-
Location des “passoires” : calendrier confirmé. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les G ne peuvent plus être mis en location. Les F suivront au 1ᵉʳ janvier 2028, puis les E au 1ᵉʳ janvier 2034 (métropole).
-
Réforme du calcul au 1ᵉʳ janvier 2026. Le coefficient d’énergie primaire de l’électricité passe de 2,3 à 1,9, ce qui améliore l’étiquette d’un grand nombre de logements chauffés à l’électricité (environ 850 000 logements sortiraient de F/G).
-
Vente de logements E/F/G : audit énergétique. La vente d’une maison (ou d’un immeuble en monopropriété) classée F ou G impose déjà un audit énergétique ; l’obligation s’étendra aux E à partir de 2028.
Ces points fixent le cadre : selon que vous louez, vendez ou habitez, l’urgence et la stratégie ne seront pas les mêmes.
En résumé, la période 2024–2026 corrige des biais (studios), durcit la location des logements mal classés et recalibre le calcul en faveur de l’électricité dès 2026.
Concrètement : quel impact sur votre chauffage ?
Les étiquettes DPE reposent sur l’énergie primaire et les émissions de CO₂.
La réforme 2026 rend l’électricité moins pénalisée en énergie primaire, et l’empreinte carbone reste plus favorable aux systèmes électriques décarbonés. Voici ce que cela change, selon votre équipement.
Si votre logement est chauffé à l’électricité “directe” (convecteurs, panneaux rayonnants)
Pour les logements entièrement électriques, le passage à 1,9 en énergie primaire peut améliorer l’étiquette dès 2026, même sans travaux.
Cela ne veut pas dire que tous les convecteurs deviennent “sobres”, mais la notation reflètera mieux la réalité du mix électrique français.
Vous restez gagnant si vous pilotez finement (thermostats, programmation) et si vous réduisez les déperditions (joints, volets, calorifugeage).
En clair, l’étiquette progresse plus facilement avec de bons réglages et une isolation légère bien ciblée, surtout en petite surface.
Si vous envisagez (ou possédez) une pompe à chaleur (PAC)
Les PAC combinent faible énergie primaire et faible CO₂ (car l’électricité française est peu carbonée), ce qui les positionne très bien au DPE aujourd’hui, et encore mieux après 2026.
C’est un choix structurant pour sortir d’un F/G quand l’enveloppe est correcte, notamment en logement familial ou en maison.
Le bon réflexe consiste à dimensionner correctement et à adapter les émetteurs (basse température quand c’est possible) pour traduire ce potentiel en confort et facture mesurée.
Si vous êtes au gaz (ou au fioul)
Le DPE tient compte de l’énergie primaire et du carbone. Les systèmes gaz/fioul restent désavantagés côté CO₂ par rapport à l’électricité.
Ils peuvent toutefois conserver une étiquette correcte dans un logement bien isolé, avec régulation et entretien rigoureux.
En location, gardez l’œil sur le calendrier des interdictions : rester en E ou mieux devient un impératif pour 2034 (E) et 2028 (F), avec un jalon déjà passé en 2025 (G).
En clair, si vous louez, anticiper un plan de transition (optimisation + éventuel changement de générateur) évite une impasse réglementaire.
Si vous êtes raccordé à un réseau de chaleur ou au bois
Le réseau de chaleur est bien noté quand son mix est majoritairement décarboné (biomasse, récupération).
Le bois (chaudière ou poêle performants) reste compétitif côté CO₂ ; le résultat DPE dépendra du rendement, du pilotage, et de l’état de l’enveloppe.
L’intérêt se mesure au cas par cas, selon la ville et la qualité de l’appareil.
Là encore, la clé est de croiser le DPE avec votre usage réel et les contraintes locales.
Vous êtes bailleur : comment rester louable et améliorer l’étiquette ?
Si vous louez un logement, votre priorité est de sécuriser l’étiquette dans le bon timing. Voici une feuille de route pratique.
-
Vérifier la classe DPE actuelle et l’année de réalisation (les ajustements 2024/2025 ont pu changer le résultat, surtout en petite surface).
-
Cibler le verrou : déperditions (combles, fenêtres, coffres de volets), chauffage obsolète, réglages absents. Commencez par l’enveloppe facile et la régulation.
-
Évaluer un changement de générateur si vous restez F/G après les “gestes rapides” (PAC, réseau de chaleur, bois performant).
-
Planifier selon le calendrier : G déjà interdit (2025), F en 2028, E en 2034.
En procédant par paliers — enveloppe simple → régulation → générateur — vous gagnez des classes DPE sans multiplier les travaux non rentables.
Vous vendez (ou achetez) : ce que change l’audit énergétique
En cas de vente d’un logement F ou G, un audit énergétique est obligatoire ; il proposera des scénarios de travaux chiffrés par étapes. À partir de 2028, les E y seront aussi soumis. Cet audit n’est pas le DPE : il oriente vos décisions et sécurise l’acheteur.
Le bon usage de l’audit consiste à prioriser les gains “classe DPE” les plus coût-efficaces (ex. combles + régulation + générateur) plutôt qu’un catalogue de micro-travaux.
Choisir (ou changer) de chauffage : une méthode simple et réaliste
Avant de signer un devis, alignez votre décision avec le cadre DPE et votre logement.
-
Étape 1 : clarifier l’objectif DPE. Louer au-delà de 2028/2034 ? Revendre à court terme ? Rester longtemps ? Le cap détermine l’ambition.
-
Étape 2 : traiter l’enveloppe “express”. Joints, coffres de volets, calorifugeage, réglage VMC. Ces gestes rehaussent la température ressentie et aident toute solution de chauffage.
-
Étape 3 : choisir le générateur adapté.
-
PAC air/eau si l’enveloppe est correcte, que vous avez des émetteurs basse/moyenne température et un besoin chauffage/ECS marqué.
-
PAC air/air (logements électriques, surfaces modestes) pour un saut DPE simple, surtout après 2026.
-
Réseau de chaleur si le mix est décarboné et le tarif compétitif.
-
Gaz à conserver si l’enveloppe est très performante et que le DPE reste E ou mieux avec réglages/entretien exemplaires.
-
-
Étape 4 : piloter finement. Thermostat, têtes thermostatiques, loi d’eau adoucie, programmation sobrie (écarts jour/nuit modérés).
Cette méthode évite le piège “changer de chaudière pour changer”, sans impact clair sur l’étiquette ni sur la facture.
En pratique, la PAC gagne encore en pertinence avec la réforme 2026, mais elle reste une solution de système : son efficacité dépend de l’enveloppe et des émetteurs.
Petites surfaces : ce qu’il faut retenir avant d’agir
Si votre logement fait moins de 40 m², la correction de méthode a déjà revalorisé nombre d’étiquettes.
Avant d’engager des travaux lourds, refaites faire un DPE (méthode à jour) et ciblez d’abord les fuites d’air et la régulation.
Ensuite seulement, arbitrez entre PAC compacte, clim réversible ou électrique optimisé.
L’idée n’est pas de repousser les améliorations, mais d’éviter des dépenses inutiles si le nouveau calcul vous fait déjà franchir un palier.
Trois cas pratiques pour décider vite (et bien)
Ces scénarios montrent comment articuler DPE et choix d’équipement, sans perdre de vue la location/vente.
-
Studio de 28 m², tout électrique, location prévue. Après correction petites surfaces et réforme 2026, l’étiquette peut s’améliorer. Priorité : isolation légère + programmation + clim réversible compacte pour confort d’été/hiver et bon DPE.
-
T3 de 65 m² au gaz, bailleur. Horizon 2028 : viser E ou mieux. Parcours : combles/coffres, équilibrage + loi d’eau, puis étude PAC air/eau si F persiste après optimisations.
-
Maison familiale 110 m², vente à 2 ans. Si F/G aujourd’hui : audit pour scénarios, “lot” de travaux enveloppe + générateur (PAC) pour gagner plusieurs classes et sécuriser la transaction.
Chaque cas confirme qu’un plan par étapes donne de meilleurs résultats DPE… et un budget plus lisible.
En bref
Entre correction petites surfaces, interdictions de location (G dès 2025, F en 2028, E en 2034) et nouveau calcul 2026 plus favorable à l’électricité, le DPE rebat les cartes de vos choix de chauffage.
En locatif, le mot-clé est anticiper ; en vente, l’audit éclaire les scénarios ; en résidence principale, PAC et pilotage fin ressortent gagnants si l’enveloppe suit.
Prenez le DPE comme un tableau de bord : ajustez l’enveloppe, choisissez le générateur cohérent, et verrouillez une programmation sobre.
Vous voulez un diagnostic rapide et des devis adaptés à votre situation (PAC, réseau de chaleur, optimisation gaz, isolation “express”) ?
Chez Kelkun, on vous met en relation avec des pros de confiance près de chez vous.
Dépanner, poser, rénover ?
Kelkun s’occupe de tout
Vous décrivez
votre besoin
Un artisan agréé
vous répond





